Madame St-Clair Reine de Harlem, Raphaël Confiant

L’histoire…

Dans ce fabuleux roman, Raphaël Confiant nous raconte l’extraordinaire destin de Stéphanie St-Clair. Partie de sa Martinique natale pour échapper à un destin programmé, Madame St-clair deviendra à Harlem la reine de la loterie Clandestine. Dans le New-York des années 1920-1940, elle affrontera avec succès la pègre noire, la mafia blanche et traversera avec brio toutes les époques sombres de l’histoire des Etats-Unis : la première guerre mondiale, la prohibition, la Grande Dépression de 1929, la seconde guerre mondiale et le début du mouvement des droits civiques…

Mon avis…

Ceci n’est pas une biographie, non, c’est plus que ça, c’est une épopée… Cela dit, ne vous méprenez pas, Madame St-Clair n’est pas une enfant de coeur… C’est même une criminelle…  Mais quelle criminelle ! Son parcours est remarquable à l’image de celui d’Al Capone… D’ailleurs, ils sont contemporains…

Confiant donne la parole à celle que l’on a surnommé Queenie. Elle nous parle de son enfance en Martinique et de ses rêves d’évasion ; des agressions sexuelles qu’elle a subies et de ses amours perdus ; des criminels et intellectuels qu’elle a côtoyés et de leurs impacts sur sa vie ; du travail acharné et des sacrifices qu’elle a faits pour pouvoir se construire un empire illégal… Elle emploie souvent la troisième personne du singulier pour parler d’elle-même ; ce qui dénote parfaitement l’admiration et le respect qu’elle a envers sa personne.

J’aimerais un instant qu’on oublie le caractère criminel de ses activités. A l’heure où les mouvements féministes prennent de l’ampleur aux quatre coins du globe, son parcours mérite d’être connu. Une jeune Martiniquaise partie de rien et dont le courage et l’abnégation lui ont permis d’intégrer un milieu dominé par les hommes et de se créer un empire ; et ce, en dépit des agressions physiques et sexuelles endurées.  Et d’ailleurs, qui sommes-nous pour la juger ? Elle a tenté de s’en sortir avec les moyens qui étaient à sa disposition…

Sur la forme, je n’ai pas du tout été touchée par la plume de l’auteur. Son style mêlant français et expressions créoles ne m’a pas convaincue. C’était une lecture fade et très peu passionnante… En termes de biographies touchantes et prenantes, Stefan Zweig reste pour moi le meilleur…

Je ne me risquerai pas à recommander ce livre mais je vous invite très fortement à vous intéresser à l’histoire de cette dame hors-pair.

Avec passion,

Dyna.